Histoires de radio
Russie:
L'exode du QG et des émetteurs Moscou.
1941, quinze cents wagons transportent du matériel vers la Bachkirie.
Moscou évacué.
Face à l'éventuelle prise de Moscou, dès le début de la guerre, Oufa est devenue le QG arrière du Gouvernement de l'URSS.
Oufa est la capitale de Bachkirie, au centre de la Russie, à la frontière de l'Asie et de l'Europe.
Au début de juillet 1941, le Conseil des commissaires du peuple de l'URSS décida de créer un centre de communication de secours à Oufa.
Les plus grands convois ferroviaires.
Quinze cents wagons ont été nécessaires pour assurer le transport des personnes et des équipements.
Pour la radiodiffusion, ce sont des émetteurs entiers qui ont été envoyés des centres émetteurs de Moscou et Leningrad ainsi qu'une quantité de pièces de rechanges.
Outre les services de renseignements, le Commissariat du Peuple à la Communication, le Komintern, qui était chargé de l'aide aux différents partis communistes du monde, se sont concentrées dans Oufa.
Le centre de transmission
Le centre de transmission du centre de communications de secours se composait de six émetteurs à ondes courtes de différentes puissances et d'antennes de transmission.
À sa mise en service, dès octobre 1941, il a permis d'établir des liaisons stables entre Moscou et Khabarovsk, Vladivostok, Irkoutsk, Alma-Ata, Tachkent, Tbilissi ainsi qu'avec les capitales des plus grands pays étrangers - Londres, Washington, Pékin et autres villes.
Le centre était équipé de vingt récepteurs, ce qui permettait d’effectuer des communications radiotéléphoniques internationales bidirectionnelles. Les services secrets et gouvernementaux l'utilisait aussi pour recevoir les émissions de stations de radiodiffusion du monde entier.
La radio nationale déménage.
Dans un premier temps, deux émetteurs de radiodiffusion à ondes courtes étaient installés aux côtés de l'émetteur de radiodiffusion à ondes longues, celui de la station de radio existante à Oufa PB-37.
Lorsque, à l'automne de 1941, les Allemands s'approchèrent de Moscou, les Soviétique décidèrent de se retrancher vers leur QG de réserve.
La principale station de radio du pays, PB-1, décida d'évacuer Noginsk, situé près de Moscou, vers Oufa. Le légendaire PB-1 garda son indicatif malgré le changement de lieu.
Le Komintern fait aussi ses valises.
Komintern, c'était le « Comité exécutif de l'Internationale communiste », un organisme qui était chargé d'apporter de l'aide aux partis communistes de l'ouest. Le Komintern avait une intense activité, surtout en ondes courtes. Ses puissants émetteurs à ondes courtes DRK-150 ont été évacués de Moscou et installés à Oufa.
Le centre émetteur le plus grand d'Europe.
Pour accueillir la station de radio, le gouvernement de la république de Bachkirie a alloué un bâtiment de l'ancienne école technique forestière à la périphérie du village de Glumilino et sur un territoire d'une centaine d'hectares.
Cet endroit a été choisi il s’agissait du point culminant d'Oufa, l'endroit était désert et facile de communication par la route.
Une construction pénible.
Le bâtiment des émetteurs et des piscines pour refroidir les lampes de puissances ont été construites. Ensuite, les travaux se sont déroulés lentement en fonction de l'arrivée des équipement et documentation technique en provenance de Moscou.
Plus d’un millier et demi de spécialistes ont travaillé à l’installation de la station de radio et des mâts. Il n'y avait pas assez d'outils de montage, de câbles et de métaux. En conséquence, au début, seuls deux mâts temporaires de sept mètres ont été installés.
À l’origine, la fin des travaux de construction et d’installation était prévue pour le 1ᵉʳ mars 1942, mais les techniciens étaient toujours à la recherche de câbles et poutres en acier, des coupleurs à vis, des boulons, des écrous et des rondelles, etc…
De nombreux éléments ont été fabriqués sur place. Faute de treuils électriques, les mâts, d'un mètre et demi de large, ont été montés manuellement.
Un câble de plusieurs kilomètres a été posé en tranchée, dans un sol gelé, entre le centre émetteur et la poste principale, au centre d'Oufa, où se trouvaient les studios.
Des délais respectés.
Malgré toutes les difficultés, le 15 avril 1942, R. Popov, commissaire populaire adjoint aux Communications de l'URSS, annonçait l'achèvement des travaux de la station.
Le 1ᵉʳ mai, la station a procédé à une émission test et, le 12 juin 1942, elle est entrée en service normal.
Seule construction de deux autres mâts de 150 mètres n'a pas été réalisée pendant longtemps, car il n'y avait pas de matériaux.
L'après-guerre
La station a continué à fonctionner après la guerre, mais à d’autres fins : Les émetteurs d'Oufa ont diffusé «Mayak», la radio de l'Union et d'autres grandes stations nationales. Les émetteurs ondes courtes ont été affectés au brouillage des émissions de l'Ouest.
La station électrique est toujours en activité et les transformateurs fonctionnent toujours et peuvent fournir de l’électricité à deux ou trois quarts d'Oufa.
Destruction et reconstruction.
En 2006, la station a été démantelée. En 2014, sur le site Web de la ville d'Oufa un vote public a été organisé, auprès d’habitants d'Oufa, pour savoir s'il fallait reconstruire partiellement la station ou placer une plaque commémorative.
Outre une plaque commémorative, de jeunes entrepreneurs ont entamé les travaux de reconstruction du bâtiment du centre de radio PB-1 pour le transformer en un campus créatif et un musée de la station de radio du Komintern. Le musée a pour mission de faire connaître à la jeune génération l'histoire de cet ancien centre émetteur et son importance pour l'ensemble du pays.
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis !
Autres articles pouvant vous intéresser..
Légendes des photos.
--
-
-
-
-
-
-
RDV sur Facebook.
Pour être informé des nouveaux articles, cliquez sur le bouton "j'aime cette page", ci-dessous.
Merci à tous !
J'ai réalisé de nombreuses photos au cours de ma carrière, d'autres m'ont été fournies par les radiodiffuseurs ou d'anciens collègues, que je remercie.
Si vous ne souhaitez pas qu'une photo soit publiée j'invite l'auteurs et la personne photographiée à me contacter par mail: michel chez fremy.be .