Histoires de radio

Russie:
Duga, le radar longue portée sur ondes courtes.




Intrigues à l'Ouest lorsque l'on a entendu un bruit de pivert sur les ondes courtes.



Comme toujours en URSS on parlait d'Objet.
« Objet Duga » : Duga signifie en russe « arc », c'était un projet test de radar qui devait détecter, au-delà de l'horizon, des lancements de missiles balistiques intercontinentaux. Il devait fonctionner sur la base de la réflexion du signal radio provenant de l'ionosphère.
Bien avant les missiles balistiques intercontinentaux, l'U.R.S.S. avait rêvé de radars de longues portées.

Bien avant Duga.
Le premier projet de radar date de la fin de la guerre 40. Pour la première fois au monde, Kabanov a proposé l'idée d'une détection des avions au-delà de l'horizon, à une distance pouvant atteindre 3000 kilomètres, en utilisant la bande des ondes courtes.
Ce premier projet fut classé sans suite dans le début des années 50.

Le premier projet Duga
Avec les débuts de la conquête spatiale, ce type de détection était à nouveau d'actualité. L'Institut de recherche sur la radio lointaine repris le projet et en 1970.
Pour l'expérimentation, c'est le site des émetteurs de Mykolaiv - Luch en Ukraine qui a été choisi, c'est sur ce même site que l'URSS menait des essais de transmissions a très haute puissance sur ondes courtes pour Radio Moscou.
La station a commencé ses travaux le 7 novembre 1971
L'antenne de réception a une hauteur de 135 m, une largeur de 300 m. L'antenne émettrice avait une largeur de 210 mètres et une hauteur de 85 mètres.
Le complexe comprenait 26 émetteurs couplés.

Une mise en service chaotique.
En 1976, ce premier radar DUGA fut mis en service sur des fréquences comprises entre 3,26 et 17,54 MHz. Le monde entier entendait pour la première fois les impulsions répétitives étranges, semblables à celles du pivert, provenant des émetteurs.
Après l'étonnement général à l'Ouest, on a fini par comprendre que c'était un radar longue portée.
En termes de propagande, ce fut une réussite. L'effet le plus notoire était de perturber les communications radios.
N'oublions pas que son but officiel était « dans le cadre des forces de défense aérienne de missiles et de la défense de l'espace a été conçu pour détecter une attaque nucléaire contre l'Union soviétique dans les trois premières minutes après le lancement des missiles balistiques », il y avait de très maigres résultats : les missiles seraient détectés quelques minutes avant d'exploser sauf s'il s'agissait d'un tir groupé de missiles !
Il fallait améliorer les caractéristiques et modifier profondément la structure. Des travaux important qui étaient estimés à une somme de 2 millions d'euros.

Deux stations nouvelles stations
Il semblerait que le but de ce premier Duga soit purement expérimental, car les antennes étaient dirigées vers l'Est (la Chine). Deux autres radars de ce type ont été construits qui eux étaient dirigés vers les États-Unis. Il semble que l'U.R.S.S. avait revu ses objectifs à la baisse et qu'ils ont compris qu'il était illusoire de croire qu'un seul radar serait capable de tout détecter.
Ils ont préféré construire 2 stations : L'une à Ouest à Tchernobyl et l'autre à l'Est à Komsomolsk-sur-l'Amour. La décision de construire aurait été prise en 1969.
Ensemble, ces deux stations étaient supposées détecter de manière fiable le lancement de missiles depuis le territoire des États-Unis. Les antennes du radar de Mykolaiv - Luch ont été démontées par dynamitage en 2000 et il ne reste que les fondations.

Douga à Komsomolsk-sur-l'Amour.
La première des nouvelles stations a été construite à Komsomolsk-sur-l'Amour à l'extrémité est de l'URSS, à proximité du Japon.
Dès la mise en service les autorités ont constaté que la station n’obtenait pas les résultats escomptes. La station "Duga-2" de Komsomolsk-sur-Amour a fait l'objet de modifications importantes a été mise en service en 1982.
Au début des années 1990, un incendie s'est déclaré au niveau du nœud, à la suite duquel la station a cessé de fonctionner comme un système d'alerte aux missiles.

Douga à Tchernobyl
La station radar était appelée Tchernobyl 2 et officiellement « Centre de communication radio lointain ». Elle était situé à 9 km de la centrale nucléaire et sud-ouest de Pripyat. L'accident nucléaire de 1986 mis fin à ses activités à quelques mois de son inauguration.

Des résultats douteux
Lors de l'utilisation pour détecter des départs de missiles depuis les États-Unis, les ondes passaient par le pôle Nord. Avec les perturbations chaotiques constantes de la propagation ionosphérique, le radar ne pouvaient, au mieux que détecter un départ massif de missiles… et encore!

Un investissement qui monte à plusieurs milliards d'Euros !

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