Histoires de radio

Nouvelle-Z�lande:
Une radio pirate peu connue : Radio Hauraki




Radio Caroline a fait des émules jusqu?à l?antipode.



Deux hommes copient Radio Caroline

David Gapes, qui travaillait au journal Truth à Wellington, a eu l'idée de copier ce que Radio Caroline faisait dans la mer du Nord et de briser le monopole du service de radiodiffusion de la Nouvelle-Zélande.
Il faut dire que David Gapes avait été marqué par les radios commerciales qu'il avait entendues lorsqu'il travaillait comme journaliste en Australie.
Il contacte son copain Denis O'Callahan qui habitait en Nouvelle-Calédonie pour lui faire part de son projet.
Les deux hommes se rencontrent en décembre 1965 et veulent tenter l’opération.
 
Des financements et un bateau.
Les deux hommes ont trouvé du travail dans une petite usine d'électronique à Northcote, où ils construisaient des amplificateurs de guitare. Pendant leurs temps libres, ils travaillaient à la planification de leur station de radio pirate.
Leurs démarches pour obtenir des financements et un bateau disponible ne sont pas passées inaperçues : Adrian Blackburn, journaliste au New Zealand Herald, s'empare de l'info et publie à Pâques 1966, un article en première page.
 
L’équipe s’agrandit.
Suite à cet article, ils reçoivent un appel téléphonique de Derek Lowe qui leur annonce : « Nous avons planifié la même chose ».
Au fil des rencontres, ils ont constaté qu'ils avaient des compétences très complémentaires et s’associent.
Denis avait des connaissances techniques et des connaissances maritimes.
Chris Parkinson était une voix de radio et un technicien de studio qualifié.
Derek était dans la publicité, en particulier à la radio, et
David était un journaliste qui avait beaucoup de contacts dans les milieux politiques.
 
Des bateaux à bas prix. 
La prochaine étape a été l'acquisition du navire de commerce côtier Tiri, appartenant à AG Frankham Ltd.
La période pour acheter un navire était idéale, la navigation côtière venait d'être remplacée par le transport routier et ferroviaire qui couvraient toutes les villes côtières. L'armateur avait de nombreux navires sur ses bras, en train de pourrir. Il proposa de vendre le Tiri moyennant une « promesse de paiement » sans date d'échéance.
 
Il n'y avait de monopole, mais…
Plus par principe, les associés ont demandé au gouvernement une licence de radiodiffusion, vu qu'il n'y avait pas officiellement de monopole : c'était un monopole de fait ! La réponse a été que l'organisme qui était autorisé à émettre des licences de radiodiffusion à l'époque était le « Service de radiodiffusion néo-zélandais » c’est-à-dire « Radio New Zealand ».
Bien entendu, ils ont rejeté la demande et envoyé une lettre d'avertissement, avisant que la station en devait avoir aucun équipement de transmission ni effectuer de transmission illégale.
 
Radio Hauraki se construit.
Malgré cela, les travaux de préparation du navire se sont poursuivis : un vieil émetteur naval Westinghouse TBL13 y a été installé et une antenne constituée d’un mât en treillis composé de 12 sections de 3m50 destinées à être boulonnées, entre-elles pour atteindre une hauteur de 38 mètres.
La structure en bois du navire a été renforcée par un cadre en acier pour supporter et répartir le poids du mat.
Les travaux se sont terminés par l'installation de trois générateurs diesel et du studio de diffusion.
À terre, un studio de production a été installé, c'est là que les programmes devaient être enregistrés pour être acheminés au navire toutes les semaines.
 
Au nez et à la barbe des autorités.
Tous les travaux sur le navire ont été réalisés dans le port néo-zélandais, sous l'œil des autorités qui ne pouvait rien faire tant que le quartz qui génère la fréquence n'était pas à bord. Sans cette pièce il n'y avait pas d'émetteur, ni d'infraction !
Les autorités ne pouvaient que tenter d'empêcher le navire de prendre la mer. Le département de la marine avait émis un ordre d'arrestation sur le navire pour des raisons de sécurité.
Il ne restait au navire que la possibilité de sortir sans autorisation, mais les autorités disposaient d'un système d'arrêt : le pont-levis de la sortie du port.
La nuit où le navire allait prendre la mer trois membres de la station se sont jetés dans le mécanisme du pont pour en empêcher le fonctionnement.
Finalement, le bateau a tenté de forcer le barrage et une partie du navire a été coincée et l’antenne gravement endommagée. La police est intervenue et a procédé à des arrestations.
 
La justice libère le bateau.
Le magistrat a décidé que ce n'était pas une question de sécurité et ils ont récupéré le navire qui a finalement navigué pour se rendre au milieu du golfe de Hauraki. En respectant les trois miles, il y avait une enclave internationale au milieu du golfe. 
La station a procédé pour à des tests de l'émetteur avec une antenne filaire expérimentale, vu que le pylône avait été détruit lors de la tentative avortée de sortie. 
Malheureusement, à cause des faiblesses de l'émetteur et de l'antenne, ces premières transmissions étaient plutôt faibles. C'était vers le 21 novembre 1966.
 
Une seconde antenne.
L’installation d’une nouvelle antenne était indispensable. La station voulait diffuser sur 1480 kHz, soit 202,7 mètres l’antenne quart d’onde devait avoir aux environs de 47 m.
La base de l’antenne fut installée émetteur directement au-dessus de l’émetteur.
Malheureusement, ce mât n'a duré que quelques jours. La résistance du gréement était insuffisante. L’antenne s’est effondrée 15 mètres restaient sur le navire. La partie restante a été réinstallée et la station a repris ses émissions
 
Une troisième antenne.
En 1967, l’antenne a été améliorée : un mât en treillis renforcé par des arbres croisés. La structure était suffisamment légère et le sommet de l’antenne était constitué de sections tubulaires télescopiques avec des haubans fixés à celles-ci.
Pour stabiliser le navire, au lieu d’utiliser l’ancre, il a été amarré à deux grandes bouées coniques qui avaient servi à amarrer les hydravions de la base aérienne de Hobsonville.
 
Un second navire.
Après un échouage, le bateau Kapuni, rebaptisé Tiri 2, a remplacé le Tiri1.
Une société d'ingénierie a conçu un mât tubulaire de 48 mètres
C'était un tube d'acier soudé en spirale. Il y avait deux puissants bras sortant pour étendre une nouvelle fois la base afin de réduire les contraintes sur les haubans et la force de compression exercée.
Ils ont apporté quelques améliorations à l'émetteur : un cristal Rakon sur 1480 kHz. Auparavant, c’était un oscillateur à fréquence
Lors de l’échouage, le gouvernement envisageait de réformer le service de radiodiffusion et des licences privées étaient évoquées.
Radio Hauraki continuait ses émissions contre vents et marées !
La station a connu bien des déboires suite au climat, mais à chaque fois, elle a repris la diffusion.
 
La vie au studio et à bord.
La station enregistrait ses programmes à terre et les DJs enregistraient 24 h/24 7 jours sur 7 avec une semaine d’avance.
Donc si un DJ faisait le programme du vendredi soir, il l'enregistrerait un vendredi soir précédent.
Les programmes étaient constitués de segments d'environ 35 minutes. Le technicien à bord de l’émetteur devait changer les bandes toutes les demi-heures. 
Comme la fréquence générée sur le bateau n’était pas stable à 100%, cela pouvait influencer la vitesse des magnétophones et entraîner une variation de quelques minutes. Le technicien bénéficiait de 5 minutes de battement pour qu’il puisse effectuer un fondu enchaîné d’un lecteur de bande à un autre. 
Par la suite un second studio a été aménagé, les disk jockeys avaient ainsi plus de flexibilité et ils ne devaient pas être en studio 24 h / 24 et 7j / 7.
L'équipage du navire constitué de 12 membres : techniciens, cuisiniers, aides de pont, ingénieurs. Ils étaient relevés par moitié toutes les semaines. 
Radio Hauraki utilisait pour le ravitaillement une ancienne station de chasse à la baleine à Whangaparapara et qui possédaient le quai. Le navire ravitailleur Rahiri, qui permettait d’apporter les fûts de 200 litres de carburant.
 
Naufrage du Kiti2
Le drame suivant s’est déroulé le 13 juin 1968 quand les amarres avec la bouée de mouillage se sont rompues et le navire s’est retrouvé sur la plage d’Uretiti, juste en face de Mangawhai.  La coque n'a pas été endommagée.
Comme ce fut le cas en Hollande, un canal fut creusé au bulldozer et lorsque la marée est arrivée, un puissant remorqueur l’a tiré de la plage.
 
La libéralisation des ondes.
La dernière émission s’est déroulée le 1ᵉʳ juin 1970, car la station avait obtenu une licence de diffusion le 24 mars 1970.
Radio Hauraki dispose maintenant d’un réseau d’émetteurs FM couvrant tout le pays.
 

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J'ai réalisé de nombreuses photos au cours de ma carrière, d'autres m'ont été fournies par les radiodiffuseurs ou d'anciens collègues, que je remercie.
Si vous ne souhaitez pas qu'une photo soit publiée j'invite l'auteurs et la personne photographiée à me contacter par mail: michel chez fremy.be .