Histoires de radio

Monaco:
RMC du Col de la Madone à Roumoules




Les dessous du déménagement des GO dans les Alpes-de-Haute-Provence.



Les aléas du Col de la Madone.
Le patron de la construction de l’émetteur de Roumoules est Lucien Allavena, il avait rejoint RMC en 1955 et avait participé avec Gustave Auvray à la construction du premier émetteur grandes ondes au Col de la Madone, derrière le Mont-Agel, en 1965.
Au Col de la Madone, situé le long de la mer, une partie importante de la puissance se perdait au-dessus de la mer et sur l’Italie et il n’était pas possible de diriger les ondes vers le nord à cause de la présence d’un émetteur sur la même fréquence en Norvège.
Lucien Allavena voulait à tout prix améliorer cet état de fait.
 
Il faut changer l’emplacement de l’émetteur.
Cinq ans plus tard, Lucien Allavena en est convaincu : Il faut changer l’emplacement de l’émetteur. Encore faut-il trouver un endroit et entreprendre des négociations pour obtenir l’autorisation d’émettre.
Il n’était pas question de s’établir plus au centre de la France, car lors des premiers contacts entre les Gouvernements, la France avait fixé une limite à 100 km de Monaco.
RMC trouve un terrain de bonne qualité à Roumoules sur le plateau de Valensole (Alpes-de-Haute-Provence) à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau de Monaco.
Le plateau de Valensole, par son étendue très plane sur de nombreux kilomètres en position surélevée, constitue un catalyseur parfait pour les ondes.
 
On peut même recycler l’émetteur !
Que faire de l’ancien émetteur qui n’a même pas dix ans ?
Pas de souci, l’infrastructure de Col de la Madone peut être adaptée pour diffuser sur ondes moyennes le programme en langue italienne en dirigeant les ondes dans l’autre sens. Reste à trouver une fréquence.
 
Les négociations.
Les négociations entre les Gouvernements sont assez opaques : d’un côté RMC représenté par Lucien Allavena et des diplomates monégasques et face à eux l’État français et des représentants de la SOFIRAD, propriétaire de RMC. L’accord fut vite trouvé en toute discrétion !
 
Le plan de Genève.
César Charles Solamito, président de RMC et Gustave Auvray représentent la Principauté aux travaux préparatoires de la Conférence administrative régionale de radiodiffusion à ondes kilométriques et hectométriques de Genève
C’est le moment le plus idéal pour légaliser l’utilisation les fréquences de Radio Monte Carlo.
Pour les grandes ondes, pas de soucis avec les Norvégiens à condition de limiter la puissance vers leur pays.
Pour la transformation de l’émetteur du Col de la Madone en ondes moyennes de l’émetteur, Monaco demande de 702 kHz utilisé par Radio Andorre. La Principauté d’Andorre n’émet aucune objection et pour cause, elle est représentée par la délégation française qui se préoccupaient des intérêts de TDF et de la SOFIRAD : c’est-à-dire RMC et SUD RADIO !
 
L’ORTF fait de la résistance.
Le 24 octobre 1973, Robert-André Vivien, député UDR, rapporteur spécial du budget de l'information devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, fait état, dans son rapport, de l'accord donné par le gouvernement français à Radio-Monte-Carlo au sujet du transfert de l'émetteur ondes longues de la station située sur le col de La Madone (à 6 km de la frontière monégasque), où il est situé depuis 1963, sur le plateau de Valensole, près de la commune de Roumoules (à 120 km de la frontière).
Le syndicat des cadres de l'ORTF (SCORT) estime que ce transfert
Constitue une entorse au monopole tel qu'il est défini par la loi de juillet 1972.
 Le SCORT engage deux actions pour éviter ce transfert :
- il présente un recours gracieux devant le Premier ministre sous forme de lettre lui demandant de rapporter l'autorisation de transfert ;
- le 3 janvier 1974, il saisit le tribunal administratif de Marseille, afin de bloquer l'exécution du permis de construire.
Le tribunal administratif, dans un jugement du 22 février 1974, considère comme recevable la requête du SCORT, mais ne fait pas droit au sursis à exécution
 
Ce n’était pas une atteinte au monopole.
Pas de chance pour le syndicat des cadres de l'ORTF (SCORT), l’autorisation de diffusion n’est pas une dérogation au monopole, mais un échange de lettres diplomatiques entre les Gouvernements monégasques et français : Cet échange de lettres à la valeur d’accord international qui prévaut sur le droit national ! (Voir notre article: https://www.media-radio.info/radiodiffusion/index.php?radiodiffusion=Monaco&id=12&cat_id=6)
 
 

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